Le Rafale : L’arme Fatale

Afghanistan (2007-2011), Libye (2011), Sahel (depuis 2013), Irak et Centrafrique (depuis 2014) : « testé au feu » lors sa première mission de combat, le 28 mars 2007 en Afghanistan, le Rafale est engagé de façon continue, comme nul autre avion, autre qu’américain, ne l’a été. En plus de 140 000 heures de vol, il en a déjà fait plus de 17 000 en opérations. En 2013, quatre Rafale conduisaient le plus long raid de l’histoire de l’armée de l’air : 9 heures 35 minutes de vol entre Saint-Dizier et N’Djamena (Tchad), pour 21 cibles détruites au Mali. Menés sous le regard critique des industriels concurrents, ces engagements ont bâti la réputation de cet avion lancé dès avril 1988 mais entré seulement en service opérationnel en juin 2004, à Landivisiau, avec un retard de dix ans dû aux étalements du programme : à ce jour, 137 appareils ont été livrés sur les 180 commandés par la France. Le Rafale devrait rester l’avion de combat des armées françaises jusqu’en 2040.

La polémique a longtemps porté sur son coût, jugé excessif par rapport à ses rivaux : le F-16 américain (Lockheed Martin), le Gripen suédois (Saab), le Typhoon du consortium européen Eurofighter. Évalué à 40 milliards d’euros sur environ quarante ans, le programme a subi un dérapage chiffré à 4,7 % par la Cour des comptes. Par rapport au devis initial, fixé il y a vingt-cinq ans, la hausse est négligeable, d’autant que la production a été réduite de 320 à 225 avions. Le Typhoon, lui, a dérapé de 75 %!

Les professionnels reconnaissent au Rafale des atouts opérationnels exceptionnels : sa polyvalence, sa furtivité, sa souplesse d’emploi, sa capacité multirôle, sa facilité de déploiement et de maintenance, argument majeur quand il faut faire plus avec des budgets et des effectifs en diminution.

Dès sa conception, Vol en avion de chasse les ingénieurs ont cherché à bâtir un appareil « multiplicateur de forces ». Le défi était de remplacer sept types d’avions de combat. Le Rafale a ainsi mis à la retraite le Jaguar (attaque air-sol), le Super Étendard (attaque air-mer et air-sol à partir d’un porte-avions), le Crusader (couverture aérienne à partir d’un porte-avions), le Mirage F1 (reconnaissance tactique, attaque au sol), le Mirage 2000 C (défense aérienne), les Mirage 2000 N et D (attaque de précision et d’interdiction), le Mirage IV (dissuasion nucléaire et reconnaissance). À terme, les 225 Rafale auront remplacé un parc de 687 appareils (en 1995).

Omnirôle et flexible, un même avion peut servir à toutes ces missions, jusqu’aux frappes. Au gré des ordres reçus en vol, Vol en avion de chasse le Rafale peut passer d’une mission de prévention ou d’intimidation à un bombardement classique. Grâce à sa nacelle de désignation laser Damoclès (Thales), ses armes ont une précision métrique, de jour et de nuit. Cette agilité s’explique par sa puissance de calcul cinquante fois supérieure à celle de ses prédécesseurs. Développé par Thales, son radar RBE2 à balayage électronique détecte et poursuit plusieurs cibles aériennes à la fois, par tous les temps, à de grandes distances, vers le bas ou vers le haut. Il est le premier et le seul à utiliser ce système…Lire la suite…